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Virginie Sampeur , première femme poète et de lettres haïtienne

Fille de Géroline Jérôme et Surpris Sampeur, Marie Angélique Virginie Sampeur naît à Port-au-Prince le 28 mars 1839. Elle fait ses études sous la direction de Monsieur Trichet, un instituteur français vivant en Haïti. 


Polyglotte et cultivée, cette institutrice de formation écrit dès 17 ans ses premiers vers. À 23 ans, soit en 1862, elle épouse le célèbre poète Oswald Durand avec qui, selon Alice Garoute, « elle croyait réaliser l’amour dans la poésie et la poésie dans l’amour ». 


Cependant, les infidélités nombreuses de Durand auront raison d’un tel idéal romantique. Elle divorce de lui après neuf ans de mariage et épouse en secondes noces Louis Tacite Lamothe. 


Institutrice, Virginie Sampeur Lamothe dirige à Port-au-Prince le Pensionnat National des Demoiselles pendant huit ans, de 1901 à 1909, tout en publiant ses poèmes dans diverses revues de l’époque et dans les Morceaux Choisis de M. Barutel, un « littérateur français » (Émile Marcelin), un ouvrage consacré exclusivement aux femmes. Pourtant, peu de temps auparavant, entre ses deux mariages, elle aurait brûlé nombre de ses manuscrits avant de s’établir en France en 1876. Il nous reste ainsi très peu de traces de son œuvre et peu de témoignages. Georges Sylvain, un plus jeune contemporain, la compare à la poète grecque Sappho et à la reine poète Anacaona.


Son poème le plus connu, L'abandonnée, lu traditionnellement comme l’expression véhémente de l’amour bafoué, subvertit quelque peu l’esthétique romantique, pour faire de l’invective l’occasion d’une véritable affirmation de soi. Elle est également l’auteure d’Angèle Dufour, un roman « semi-autobiographique » inédit (Louis Morpeau) et des « fantaisies » publiées çà et là, dont « Le songe d’Estelle », « Francine » et « Vierge veuve » (Léila Lhérisson) et « Fleur révélatrice » (Émile Marcelin).


Ayant marqué les débuts de la littérature haïtienne, Virginie Sampeur peut être considérée comme la première poète et la première femme de lettres haïtienne. Virginie Sampeur meurt à Port-au-Prince le 8 juin 1919.



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