Suzanne Belair, connue sous le surnom de Sanite Belair, est née à Verrettes en 1781. Elle participa activement à la Révolution haïtienne et devint sergent, puis lieutenant de l'armée de Toussaint Louverture, pendant le conflit contre les troupes françaises de l'expédition de Saint-Domingue.
En août 1802, Sanite Belair et son mari Charles Belair s’insurgèrent dans les montagnes des Verrettes, appelèrent leurs frères aux armes, et rallièrent à leur cause toute la population de l'Artibonite.
Charles Victoire Emmanuel Leclerc envoya contre eux Dessalines, autant pour compromettre celui-ci vis-à-vis des Haïtiens que pour ménager ses propres troupes. Dessalines , parti avec l’intention de se joindre aux mécontents, s’il les trouvait en force, jugea à son arrivée que l’insurrection du couple Belair était prématurée. Dessalines n'hésita pas à sacrifier son compatriote, qui s’était déclaré trop tôt en continuant la lutte contre les malheureux congénères qui avaient devancé l’heure marquée pour la délivrance.
Les insurgés de Sans-Souci furent obligés de se rejeter dans les bois. Sanité et Charles Belair tombèrent entre les mains des Français. Pour essayer de la sauver, Charles vint de lui-même se constituer prisonnier, mais son acte ne provoqua pas la clémence des vainqueurs et il fut envoyé au Cap chargé de fers. Six heures après leur arrivée au Cap, une commission militaire, toute composée de noirs et de mulâtres et présidée par Clervaux, fut appelée à juger Suzanne et Charles Belair. Ces juges n’hésitèrent pas à tromper les méfiances de leurs ennemis par le sacrifice public d’un des leurs : Sanité et Charles Belair furent condamnés à l’unanimité à être pendus. Le jour de l'exécution, le 5 octobre 1802, le général français fit fusiller le mari, en considération de son grade, et Sanité obtint le droit d'être fusillée, à sa demande, en tant que sergent de l'armée rebelle.
Sanité Belair est considérée comme l'une des quatre héroïnes les plus symboliques de l'indépendance d'Haïti, son portrait se trouve imprimé sur les billets de dix gourdes, édité en 2004 en commémoration de l'indépendance.
0 Commentaires