Ses 9 livres de poèmes sont lus, déclamés, chantés, dansés et son style littéraire inspire plus d’un. Ses strophes sapphiques ont par exemple été reprise par des poètes latins comme Catulle et Horace (ier siècle av. J.-C.), mais aussi un peu plus tard par Racine et Louise Labbé. Elle est un prodige que beaucoup traite de débauchée, d’infamie…Pourquoi?
Sappho avait été une femme qui écrivait ceci était déjà mal perçu à l’époque mais à cela s’ajoutait les sujets qu’elle traitait. Dans la plupart de ses vers l’auteur confiait son amour secret pour l’une de ses élèves de la Maison des Muses, où elle enseignait la poésie, l’écriture, la musique, le chant et la danse aux jeunes femmes qui vénéraient la déesse Aphrodite.
Il s’agirait d’un amour impossible vu que son aimée était mariée et que si l’on se base sur l’ouvrage sur l’amour intitulé le banquet écrit par Platon la sexualité ne pouvait avoir que deux fonctions la reproduction et la transmission de Sagesse comme dans le cas où le jeune homme couchait avec son maître.
Sappho est condamnée par l’église et près de 700 ans après sa mort Tatien a même fait un procès pour détruire ses écrits. Maxime de Tyr tente de défendre la prodige en déclarant qu’elle était hétérosexuelle vu qu’elle a eu une fille appelée Kleos et qu’en faite ses textes n’étaient que l’expression d’une amitié profonde dépourvue d’érotisme entre un prof et son élève. Face à ce dilemme nous vous proposons la lecture d’un extrait du poème le plus connu de Sappho :
Heureux qui près de toi, pour toi seule soupire, Qui jouit du plaisir de t’entendre parler, Qui te voit quelquefois doucement lui sourire. Les Dieux dans son bonheur peuvent-ils l’égaler ? Je sens de veine en veine une subtile flamme Courir par tout mon corps, sitôt que je te vois Et dans les doux transports où s’égare mon âme Je ne saurais trouver de langue ni de voix. Un nuage confus se répand sur ma vue. Je n’entends plus : je tombe en de douces langueurs ; Et, pâle, sans haleine, interdite, éperdue, Un frisson me saisit, je tremble, je me meurs. Mais quand on n’a plus rien, il faut tout hasarder.
« Ode à une femme aimée », VIIᵉ siècle avant J.-C., traduction de Boileau, cité dans Longin, Traité du Sublime, chap. 8, 1700.
‘Sappho and Erinna in a Garden at Mytilene’, 1864.
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