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La coiffure est un langage de la tradition africaine

 Ã€ l'époque coloniale, les marchands d’esclave rasaient la tête des africains en prétendant que c'était pour limiter la polifération des parasites (mouches, poux, etc.) Mais c’était à une tout autre fin : le crâne rasé était le premier pas des européens pour effacer la culture des esclaves. Lorsqu'ils coupaient leurs cheveux. Ils les empechaient de distinguer qui étaient les Mandingues, les Igbos, les Fulanis, les Ashantis etc. Les esclaves ne pouvaient ainsi pas se regrouper pour comploter contre leurs maîtres.

En effet, dans la culture africaine, les coiffures traduisaient un statut social (l’âge, la religion, l’appartenance ethnique, la fortune. Par exemple, Les pharaons, les scribes et les femmes égyptiennes arboraient une chevelure coiffée en tresses souvent ornementées de fils d’or et d’autres raffinements. 

De mêmes, les nubiens adoptaient aussi une chevelure coiffée mais en fines dreadlocks. Les Karamo du Nigeria quant à eux, ont été reconnu pour leur coiffure unique (une tête rasée avec une seule touffe de cheveux gauche sur le dessus).  

Les coiffures détenaient également une signification spirituelle. Beaucoup croyaient qu’un seul brin de cheveux pouvait être utilisé pour lancer des sorts ou infliger des dommages. D'autres croyaient que les cheveux étaient une façon de communiquer avec l’Être Divin car il était le point le plus élevé du corps.

L’art de la coiffure était aussi un moyen d’expression de sentiment à savoir l’amour ou tout simplement le deuil. C’était à travers ces designs capillaires qu’on a pu reconnaître si une femme était nouvellement mariée, ou encore célibataire.

Par exemple, au Nigéria, les femmes veuves cessaient de s’occuper de leurs cheveux pendant leur période de deuil, de sorte de ne plus être attirantes pour les hommes. Au Bénin, la coiffure était une arme de séduction pour les hommes et les femmes.Dans la culture Wolof du Sénégal, les jeunes filles se rasaient partiellement les cheveux comme un symbole extérieur montrant qu’elles ne faisaient pas la cour.

Aujourd’hui, Le crépu représente une matière à sculpter, couper, tordre, tresser, orner qui permet d’infinies variantes. Les communautés noires de Quibdo, Condoto, Tumaco et Buenaventura perpétuent la tradition des coiffures africaines. Elle s’est toutefois diversifiée et ne cherche plus à être un symbole, mais devient plutôt une richesse esthétique

Les coiffures servent encore à exprimer un langage. Par exemple, au Kenya, les petites filles affichent des coiffures coronavirus pour sensibiliser les gens à se désinfecter les mains et à porter des masques. Cette coiffure n’est pas une nouveauté mais a été remise à la mode par la pandémie.

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